Personne ne sait comment il a pu arriver jusque là. Il y a une demi-heure, une heure tout au plus, un attentat a déchiré Bagdad. Une fois encore. Une fois de plus.
Les sirènes des ambulances hurlent à la mort, les policiers courent en tous sens, les pompiers tentent d'éteindre les feux, les sauveteurs s'activent auprès des blessés et des morts et, au milieu de tout cela, un peu à l'écart, bien droit, bien digne, un homme joue seul du violoncelle.
Cet homme, c'est Karim Wasfi, violoncelliste réputé, ancien directeur de l'orchestre symphonique national irakien et militant pour la paix et contre la barbarie.
Les sirènes des ambulances hurlent à la mort, les policiers courent en tous sens, les pompiers tentent d'éteindre les feux, les sauveteurs s'activent auprès des blessés et des morts et, au milieu de tout cela, un peu à l'écart, bien droit, bien digne, un homme joue seul du violoncelle.
Cet homme, c'est Karim Wasfi, violoncelliste réputé, ancien directeur de l'orchestre symphonique national irakien et militant pour la paix et contre la barbarie.
Une musique qui fait tellement de bien...
Il joue inlassablement, Karim! Son archet saute sur les cordes et danse pour la vie! Pour la vie et contre la barbarie! Pour la paix et contre le terrorisme! Pour la fraternité universelle et contre l'horreur!
Elle fait du bien, cette musique! Elle fait tellement de bien à toutes celles et tous ceux qui s'activent ici et là, ou qui souffrent, allongés sur le macadam brulant, ou qui pleurent toutes les larmes de leurs corps, ou qui tremblent à en perdre la raison...
Elle fait du bien car elle ne s'élève pas comme une ode funèbre — surtout pas! —, mais comme un hymne infini de résistance et de vie!
Elle fait du bien, cette musique! Elle fait tellement de bien à toutes celles et tous ceux qui s'activent ici et là, ou qui souffrent, allongés sur le macadam brulant, ou qui pleurent toutes les larmes de leurs corps, ou qui tremblent à en perdre la raison...
Elle fait du bien car elle ne s'élève pas comme une ode funèbre — surtout pas! —, mais comme un hymne infini de résistance et de vie!
Quand j'entends une bombe exploser, je sors mon violoncelle.
© D.R
Dès qu'il apprend qu'un attentat a lieu à Bagdad, Karim s'y précipite, à pied, à vélo ou en moto-taxi.
Parfois, il y arrive très vite. D'autres fois, il ne peut y accéder que de longues heures après.
Peut-importe! L'important est d'y aller! A chaque fois, c'est le même rituel. Arrivé sur place, il se saisit d'une chaise qui traine par là, d'une caisse en bois ou d'un bidon, il ouvre son étui au cuir fatigué, sort violoncelle et archet et commence à jouer, de tout son coeur et de toute son âme. Culture contre barbarie! Musique contre violence! Résistance pacifique contre tueurs aveugles.
La musique de Karim atteint chaque coeur, envahit chaque esprit, donne de la force et du courage! Elle est la preuve qu'aucune barbarie ne pourra faire taire, ni mettre à genoux, ni soumettre définitivement celles et ceux qui, quels que soient leurs croyances, la couleur de leur peau ou leur pays, veulent vivre libres, fraternellement et respectueusement, les uns avec les autres, en paix et en harmonie! Certains l'appellent le Rostropovitch irakien.
Il y encore quelques mois, Karim était toujours accompagné de son fidèle ami Wasfi Ammar al-Shahbander. Mais celui-ci ne l'accompagne plus à la grande tristesse du violoncelliste.
“Pourquoi? se hasarde-t-on imprudemment. Karim baisse les yeux. “Il a été tué il y a quelques semaines par une voiture piégée, murmure-t-il“.
Puis le violoncelliste résistant redresse la tête, se saisit de son archer et recommence à jouer.
Karim, mon ami, mon frère, toi et ton violoncelle magique, je vous embrasse - nous vous embrassons toutes et tous - du fond du coeur.
Pierre MARTIAL
A partager le plus largement possible, mes amies et amis.
Partager, c'est déjà agir.
Ressources:
- Vidéo Karim Wasfi (1)
- Iraqi National Symphony Orchestra - L'histoire. (2)
- A Man And A Cello, Karim Wasfi (3)
Parfois, il y arrive très vite. D'autres fois, il ne peut y accéder que de longues heures après.
Peut-importe! L'important est d'y aller! A chaque fois, c'est le même rituel. Arrivé sur place, il se saisit d'une chaise qui traine par là, d'une caisse en bois ou d'un bidon, il ouvre son étui au cuir fatigué, sort violoncelle et archet et commence à jouer, de tout son coeur et de toute son âme. Culture contre barbarie! Musique contre violence! Résistance pacifique contre tueurs aveugles.
La musique de Karim atteint chaque coeur, envahit chaque esprit, donne de la force et du courage! Elle est la preuve qu'aucune barbarie ne pourra faire taire, ni mettre à genoux, ni soumettre définitivement celles et ceux qui, quels que soient leurs croyances, la couleur de leur peau ou leur pays, veulent vivre libres, fraternellement et respectueusement, les uns avec les autres, en paix et en harmonie! Certains l'appellent le Rostropovitch irakien.
Il y encore quelques mois, Karim était toujours accompagné de son fidèle ami Wasfi Ammar al-Shahbander. Mais celui-ci ne l'accompagne plus à la grande tristesse du violoncelliste.
“Pourquoi? se hasarde-t-on imprudemment. Karim baisse les yeux. “Il a été tué il y a quelques semaines par une voiture piégée, murmure-t-il“.
Puis le violoncelliste résistant redresse la tête, se saisit de son archer et recommence à jouer.
Karim, mon ami, mon frère, toi et ton violoncelle magique, je vous embrasse - nous vous embrassons toutes et tous - du fond du coeur.
Pierre MARTIAL
A partager le plus largement possible, mes amies et amis.
Partager, c'est déjà agir.
Ressources:
- Vidéo Karim Wasfi (1)
- Iraqi National Symphony Orchestra - L'histoire. (2)
- A Man And A Cello, Karim Wasfi (3)